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CRUE

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17 juillet 2017

Réflexions du cockail estival ?

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5 mars 2017

La discution continue (suite à l'article précédent)

Salut, j'ai montré ce que j'ai écrit dans le dernier article à la pote avec qui on avait regardé le documentaire sur la vie de Nina Simone et elle m'a répondu par mail des trucs que j'ai trouvé intéressant de partager ici. Merci à elle d'avoir donné son accord pour diffuser ce qu'elle a écrit. Comme le texte original est en portugais, je l'ai traduit en français mais par la suite j'aimerais bien traduire aussi le reste des textes ici en portugais et toute autre contribution en n'importe qu'elle langue est la bienvenue. On va traduire selon les besoins. Ici est un espace en constructin collective.

 

"C'est incroyable, j'avais déjà oublié de nombreuses réflexions qu'on a eues, c'était marrant de revoir certaines choses qu'on a pensé et j'ai trouvé d'autres choses que t'as mises bien pertinentes, par exemple, sur le monopole des élites sur l'art. Je me suis beaucoup intéressée ces jours-ci à certaines discutions qui ont à voir avec cette question, comme par exemple la catégorie "d'art populaire". J'ai lu un texte dans lequel l'auteur parle de la différence entre "art" (conceptuel, celle qui peut être insérrée, reconnue et commercialisée à l'intérieur des institutions) et l'artisanat (qui inclu, aussi, dans le cas du Brésil, l'art indigène). J'ai trouvé bien intéressant et stratégique (commercialement) cette différenciation. ça me fait penser que lorsqu'on utilise le terme "musique brésilienne", presque tous entendent toujours comme étant "musique populaire brésilienne", mais que cela n'arrive pas dans le cas des arts visuelles. On dirait qu'il y a un énorme abysse, alors, entre les thèmes et les propositions de l'art aliée aux institutions et celles produites par des personnes qui viennent de contextes plus éloignés de l'académie. Cela me rend bien curieuse. Est-ce qu'on est en train de continuer des distutions qui sont nées dans des contextes trop différents des notres sans parvenir à faire de grandes contributions pour notre propre réalité ? ça me gêne beaucoup, quand des personnes que je connais s'identifient tellement, à différents niveaux, à la musique "brésilienne" (comme un rythme, avec les questions amenées par les lettres), mais se sentent si éloignées de n'importe quel autre tipe "d'art". Je sens même un certain dédain quand elles utilisent ce mot, comme si c'était quelque chose "qui ne nous sert pas, qui ne nous concerne pas, qui ne nous comprend pas, qui ne nous atteint pas."

J'ai beaucoup pensé à propos de ça, comment diable la musique a fait pour se divulguer comme ça entre les gens et les arts visuelles non ? Est-ce que la faute est justement à cette culture du "don" que t'as dit, qui tente générer un commerce ? On est juste en train de reproduire des problématiques de l'art américain/européen? Ou est-ce que mon regard colonisé n'arrive pas à considérer art ce que je vois ?

Certains artistes s'éforcent beaucoup pour changer cette situation, mais chaque fois que j'entre dans une Biénale, même si je trouve que ce qui est là à sa valeur, je n'arrive pas à arrêter de penser que ça fini par créer un tipe d'oppression à celleux qui n'ont pas eu accés aà l'histoire de l'art contemporaine, parce qu'il n'existe rien qu'ils reconnaissent là. Est-ce qu'avec plus d'éducation liée aux arts se problème diminuerait ?"

 

original :

 

"É incrível, várias das reflexões que fizemos eu já tinha esquecido, foi legal rever algumas coisas que pensamos e achei outras colocações suas muito pertinentes, por exemplo, sobre esse monopólio das elites sobre a arte. Tenho me interessado muito nesses dias sobre algumas discussões que tem a ver com essa, como por exemplo a categoria da "arte popular". Li um texto em que o autor fala sobre a diferenciação entre a "arte" (conceitual, aquela que pode ser inserida, reconhecida e comercializada dentro das instituições) e do artesanato (que inclui, também, no caso Brasil, a arte indígena). Achei bem interessante e estratégica (comercialmente) essa diferenciação. Me fez pensar que quando se usa o termo "música brasileira", quase todos entendem como sendo "música popular brasileira", mas que isso não acontece no caso das artes visuais. Parece haver um abismo enorme, então, entre os temas e as propostas da arte aliada às instituições e daquela produzida por pessoas que vem de contextos mais afastados da academia. Isso me deixou bem curiosa. Será que nós estamos continuando discussões que nasceram em contextos muito deferentes dos nossos sem conseguir fazer grandes contribuições à nossa própria realidade? Me incomoda muito, quando a maioria das pessoas que eu conheço se identifica tanto em tantos sentidos com a música "brasileira" (com o rítmo, com as questões trazidas pelas letras), mas se sente tão afastada de qualquer outro tipo de "arte". Sinto até um certo desdém quando se referem a essa palavra, como sendo algo "  que não nos serve, não nos contempla, que não se compreende, que não nos atinge".
 Eu tenho pensado muito sobre isso... como diabos a música fez pra se espalhar fácil assim entre as pessoas e as artes visuais não? Será que é culpa justamente dessa cultura do "dom" que vc falou, que tenta gerar um comércio? Estamos só reproduzindo problemas da arte americana/europeia? Ou será que o meu olhar colonizado não consegue considerar arte o que eu vejo?
Alguns artistas se esforçaram bastante mesmo pra mudar essa situação, mas toda vez que eu entro em uma Bienal, por mais que eu ache relevante o que está ali, não consigo deixar de pensar que acaba criando um tipo de opressão àqueles que não tiveram acesso à história da arte contemporânea, porque não existe nada que eles reconheçam ali. Será que com mais educação ligada a artes esse problema diminuiria? "

Enfim, questões complexas...

8 novembre 2016

Nina Simone, les stars et l'art

On venait de voir ce documentaire sur la vie de Nina Simone, un peu clouées, beaucoup inspirées. On en était à démêler ce qu'on y avait trouvé, ce qui nous avait touchées. Ce qui nous a choqué c'est la souffrance, la solitude de sa vie. Et le choix d'interviewer ce type qui a été son mari, qui l`a frappée, violée et abusée. Avec ses commentaires inutiles. On avait envie de dire "casse-toi" ou "ta gueule" quand il aparaissait, après découvrir ce qu'il lui a fait subir. Mais peut-être que sa présence était justement nécéssaire pour qu'on se rende compte de tout ça; je ne sais pas.

Il y a plein de choses déroutantes dans ce film, par exemple, le contraste entre ce qu'on peut entendre de passion dans la musique et ce qu'on perçoit de dégoût du piano, de nécéssité de faire ça pour survivre. Et tout le travail, tout l'acharnement que ça a pu être d'apprendre cette technique, pour qu'elle soit réduite après coup à un "don".

Ce documentaire a une valeur d'archive. Il permet de connaître et faire perdurer l'histoire de Nina Simone, aussi importante dans le domaine de la musique que de la politique. Pourtant, une chose dans sa construction m'a posé question : pourquoi on dirait que cette image de star éloigne Nina Simone du reste des vivants ? On dirait que le rôle d'artiste, de célébrité, rend une personne exceptionnelle. Excetionnellement douée, plus forte que les autres, plus impactantes. Est-ce que c'est une question de statut ? Une question de pouvoir ? Une création culturelle ? Sa signification est-elle sociale ? Ou est-ce que c'est une stratégie du marché ?

Dans ce vocabulaire du Don, on dirait que la créativité est un truc génétique ou mystique qui "touche" des élu.e.s. Alors que tout le monde a tellement de choses à dire, à créer. Il y a le côté objectifiant de l'industrie du disque qui veut faire des vedettes, un produit. Il y a le côté mythologique qui entoure les célébrités de limbes de mystère, comme par exemple des dispositions psychiques inabituelles, allant de la folie à la prédisposition intellectuelle. Et le travail dans tout ça ?

Comme je dessine, j'entends souvent des gens dire "tu as de la chance". Mais c'est pas de la chance, c'est de l'entraînement. Quand j'ai découvert que le rap pouvait être improvisé d'une façon sublime j'ai pensé "ces personnes sont très douées, elles doivent avoir un talent pour ça". Mais au fur et à mesure que je m'entraîne et que je pratique, je me rends compte que c'est quelque chose qui s'apprend aussi bien que le dessin, que l'écriture ou le basket.

Je ne sais pas bien dire quel est l'intérêt politique de réserver le domaine créatif à une partie de la population désignée comme talentueuse, et dont la technique est naturalisée en une prédisposition. Mais je devine un intérêt économique dans le maintient d'une élite qui est l'uniqe détentrice de ce pouvoir. Les musées, les théâtres, les salles de concerts, l'école, ont le pouvoir de définir ce qui fait partie de la culture. Ce qui est bien fait, qui mérite le nom d'art, est distingué de ce qui est vulguaire ( un passe temps, une passion, un jeu...). Pour vivre de son travail créatif il faut être connu et donc reconnu en tant qu'artiste. Et quand on travaille dans n'importe quel autre domaine, la créativité n'est valorisée que quand elle rapporte de l'argent. Pourquoi l'art est coupé du quotidien ? Une chose qui donne sa valeur monétaire à l'art est sa rareté. Le marché de l'art a besoin que ses créateurs soient rares pour garder leur valeur. Mais au fond, à quoi sert l'art ?

Pour moi dans Art j'entends tout ce qui permet de s'exprimer, d'organiser le réel, de faire part de sa sensibilité, transmettre et réfléchir sur ses émotions. J'y mettrais pêle-mêle le travail d'une esthéticienne, d'une cuisinière, d'une plombière, d'un danseur, d'une musicienne, d'un nettoyeur. Seulement, tous n'avons pas le même temps à disposition pour penser sur l'art et la façon dont on voudrait le présenter.

Au Brésil, les batailles de rap donnent ce temps pour le faire par la rime. A Florianopolis on se retrouve tous les samedis pour ça. Les meufs sont organisées de façon autonome pour s'entraîner et prendre de l'assurance. D'abord on fait une ronde de free-style où tout le monde peut participer, puis la bataille commence et là c'est réservé aux meufs MC. Deux par deux, tirées au hasard, les MCs vont au centre du cercle et l'assemblée choisit un thème sur lequel elles vont rimer l'une après l'autre. On part de nos quotidiens, on partage des lectures, des informations historiques, sociologiques ou de philosophie. C'est un espace où on essaie de se construire ensemble avec respect et modestie. Parce que tout le monde a quelque chose à partager sur son vécu, sa pensée. Parce que la culture vient de la rue, et la politique se fait là. La résistance commence par la construction de réseaux. On a besoin de retrouver l'auto-estime que l'école nous a bousculé. On a besoin de réapprendre les formes de fonctionnement collectives que cette société individualiste veut effacer.

 

La vie est un chaos. La culture est un habit qu’on lui revêt pour lui donner une forme. Un bon artiste est quelqu'un qui arrive à faire des trous dans cet habit qu'est la culture pour laisser apercevoir derrière le chaos de la vie.

 

 

30 octobre 2016

Ouvrir la voix

extraits du Documentaire Ouvrir la voix d`Amandine Gay,

29 octobre 2016

Et si c'était qu'une question d'échelle ? Du 1/100. D'ailleurs, 1 personne sur 100, c'est qui ?

 

 

Capture du 2016-07-05 13_04_16Grande

 

 

Je relis ces notes trois ans plus tard. Qu'est-ce qu'on voulait dire quand on a écrit ça ? Je me souviens de ricanner à la bibliothèque derrière un écran avec toi entre deux cours. Je me souviens d'avoir l'impression que cette idée de collectif Crue allait changer ma vie. Une sorte de mini-manifeste contre l'isolement. La peur des réseaux sociaux qui semblaient laisser les relations si froides et superficielles. L'envie de connaître des gens profondément. Par leur pensée et leur présence. Ça semblait super comme projet. On voulait faire des affiches, réunir des gens dans des marchés-aux-puces basés sur le troc, on se sentait en manque d'espaces de formations politiques. Finalement, le temps a passé et on a un peu oublié ces idées de banques d'heures, d'échanges de savoirs-faire et d'outils...

Et je me souviens de te voir la dernière fois dans ce café près de la gare avant que tu ne rentres à Marseille, la ville où on s'est connues. Une nouvelle idée. Un nouveau projet. Cette fois numérique, et à l'idée de diffusion s'est ajoutée la question du lien. Maintenir vivante une amitié sur deux continents. En profiter pour essemer encore plus loin, jusqu'où nos amitiés pourront nous porter des contributeures.

Aujourd'hui, un bilan de départ en retrouvant ces archives : on avance sur les mains, les yeux sautant du clavier à l'écran. En espérant porter tout ça dans les rues de n'importe quelle ville, pour faire de nos contextes des lieux d'apprentissages communicables et s'en inspirer pour transformer nos réalités. Avec tous les doutes et tous les désirs imaginables. Parce que la politique étatiste est suffocante, parce que les préoccupations des différents partis politiques ont des objectifs trop lointains, parce qu'on ne peut plus croire en une forme d'émancipation universelle, on a besoin de se réunir autour de problématiques que l'on vit pour en faire des références concrètes sur lesquelles construir des solutions appropriées. Sans hiérarchiser les luttes. Comparer les contextes et les motivations pour voir ce qui peut être répété et ce qui doit être évité. C'est à peut près ça qui revient dans ma tête à chaque fois que je m'arrête pour penser à ce qu'on a besoin pour détruire l'exploitation, les privilèges et les oppressions sous toutes leurs formes.

 

 

Capture du 2016-07-05 13_04_32

 

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